Passer au contenu principal
Politique de protection des renseignements personnels

Ce site utilise des témoins de navigation afin de vous offrir une expérience optimale.

En savoir plus
A A A

Où souhaitez-vous
partager cette page?

Refermer

Fermeture pour la Fête nationale et la fête du Canada

Nos bureaux seront fermés les lundis 24 juin et 1er juillet. Vous pouvez utiliser notre formulaire de plainte en ligne en tout temps.

6 mai 2016Déclarations

Déclaration du Conseil canadien des défenseurs des enfants et des jeunes sur la santé mentale des enfants et des jeunes

Les onze membres du Conseil canadien des défenseurs des enfants et des jeunes (CCDEJ), dont fait partie la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, soulignent la 65e Semaine annuelle de la santé mentale (2 au 8 mai) en reconnaissant la force et le courage des enfants et des jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale et en enjoignant le gouvernement fédéral et les provinces à concerter leurs efforts pour leur offrir des services adéquats.

Toronto, le 5 mai 2016 – Les onze membres du Conseil canadien des défenseurs des enfants et des jeunes (CCDEJ) s'expriment en appui à la 65e Semaine annuelle de la santé mentale (du 2 au 8 mai 2016) de l'Association canadienne pour la santé mentale.

Les membres du CCDEJ reconnaissent la force et le courage des enfants et des jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale au pays. Ces personnes communiquent quotidiennement avec nous et nous sommes conscients des luttes qu'elles mènent.

Le CCDEJ constate la sensibilisation accrue du public et l'inquiétude croissante entourant la santé mentale des enfants et des jeunes au Canada. Cette inquiétude s'est traduite à l'échelle fédérale et dans beaucoup de provinces et de territoires par des plans d'action, des stratégies et des politiques visant à améliorer la santé mentale de nos enfants et de nos jeunes. Cependant, en toile de fond de ces multiples stratégies, plans et initiatives, il y a de nombreux enfants et jeunes qui ne reçoivent pas les services en santé mentale dont ils et elles ont besoin.

Les enfants, les jeunes et leurs familles nous témoignent directement des difficultés et des obstacles auxquels ils font face pour obtenir de l'aide. Bon nombre d'entre eux ne savent tout simplement pas où s'adresser pour du soutien. Dans certaines régions du pays, il n'y a pas de services de santé mentale et ailleurs, les services d'évaluation et certaines thérapies ainsi que les services d'évaluation ne sont pas offerts localement. Les enfants et les jeunes doivent alors se séparer de leur famille et de leur communauté pour recevoir les soins requis, une situation qui peut aggraver leur problème de santé mentale. Dans beaucoup de régions, le temps d'attente pour obtenir un service s'étire sur plusieurs mois, voire des années, et pendant ce temps, le problème de santé de l'enfant ou de la jeune personne n'est pas traité ou se détériore. Dans plusieurs endroits au pays, il y a rupture entre les services pour les jeunes et les services pour les adultes de sorte que les jeunes passent entre les mailles du filet et ne reçoivent pas les services dont ils et elles ont besoin une fois arrivés à l'âge adulte. Il est souvent difficile pour les personnes de se retrouver dans le dédale de services et on constate un manque de coordination entre les services et entre les fournisseurs de ces services.

Les enfants et les jeunes personnes parmi les plus vulnérables au Canada sont les plus touchés. Beaucoup d'enfants confiés à la garde de l'État vivent des problèmes de santé mentale complexes et difficiles auxquels on ne répond pas. Les jeunes Autochtones, qui sont surreprésentés dans le réseau de la protection et de l'aide à l'enfance, sont touchés de façon disproportionnée par les lacunes de services et les difficultés d'accès aux programmes requis puisque beaucoup vivent dans le Nord et dans des réserves où le manque de services est le plus criant.

Le document ci-joint présente des exemples fournis par des membres du CCDEJ qui illustrent les problèmes que rencontrent les enfants et les jeunes pour avoir accès à des services en santé mentale au Canada.

Le vécu sur le terrain des enfants et des jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale est bien loin des engagements et de la position de nos gouvernements pour leur venir en aide. Malgré une sensibilisation accrue à l'importance d'une bonne santé mentale et une compréhension grandissante des conséquences de ne pas traiter les troubles de santé mentale, beaucoup d'enfants et de jeunes ne reçoivent pas les services dont ils et elles ont besoin.

Il faut des efforts concertés et des mesures concrètes pour s’assurer de la mise en place des services requis dans les collectivités, notamment la promotion de la santé mentale et du bien-être, l’intervention précoce, l’évaluation rapide, les services adaptés aux réalités culturelles et l’accès à des services à proximité de la maison et de sa communauté. Le CCDEJ demande aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux d'unir leurs efforts et de collaborer pour combler l'écart entre les promesses et la réalité. Les enfants du Canada ont le droit d'être heureux et en santé.

La santé mentale des enfants et des jeunes au Canada

On estime qu'environ 10% à 20% des jeunes personnes au Canada présentent un trouble de santé mentale. Un nombre incroyable de jeunes âgés de douze à dix-neuf ans au Canada, soit 3,2 millions de personnes, présentent un risque de dépression et 5% de jeunes hommes et 12 % de jeunes femmes ont déjà vécu un épisode de dépression majeure. Le suicide est une des principales causes de décès chez les jeunes Canadiens âgés de quinze à vingt-quatre ans, immédiatement après les accidents. Le taux de suicide des jeunes au Canada est au troisième rang des pays industrialisés. En outre, beaucoup de problèmes de santé mentale apparaissent durant l'enfance et l'adolescence. Jusqu'à 70 % des jeunes adultes aux prises avec des problèmes de santé mentale indiquent que leurs symptômes se sont manifestés durant l'enfance.

La problématique de la santé mentale s'inscrit dans un large éventail de problèmes de santé mentale et de troubles de santé mentale graves et débilitants. Les troubles de santé mentale ou une mauvaise santé mentale peuvent affecter le développement normal d'un enfant ou d'une jeune personne, nuisant à sa scolarisation, à ses relations avec les autres, notamment avec sa famille et ses amis, et à sa capacité de s'épanouir pleinement. Faute d'intervenir rapidement et efficacement, les problèmes de santé mentale durant l'enfance et l'adolescence peuvent avoir des effets à long terme qui dépassent les personnes elles-mêmes pour atteindre leur famille et leur collectivité.

Le traitement des troubles de santé mentale chez les enfants et les jeunes et la promotion de la bonne santé mentale des enfants et des jeunes sont d'une importance capitale. La prévention, par le biais de la promotion de la santé mentale, et l'intervention précoce pour traiter dès leur manifestation les problèmes de santé mentale sont deux volets essentiels pour améliorer la santé mentale des jeunes. Une bonne santé mentale aide les jeunes à franchir avec succès les transitions de l'enfance à l'âge adulte et à faire face aux difficultés de l'adolescence, et elle jette des bases solides pour toute la vie. Détecter dès le jeune âge des problèmes de santé mentale et fournir de l'aide aux enfants et aux jeunes peut leur donner les moyens d'améliorer leur qualité de vie tout au long de celle-ci.

On estime qu'à peine un enfant sur cinq au Canada ayant besoin de services en santé mentale reçoit de tels services.

À propos du Conseil canadien des défenseurs des enfants et des jeunes
Le Conseil canadien des défenseurs des enfants et des jeunes est une association de défenseurs des enfants au Canada. Ils sont nommés par les gouvernements. Les membres proviennent de neuf provinces : Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et Labrador, Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec et Saskatchewan, et de deux territoires : Nunavut et Yukon. Les défenseurs sont des fonctionnaires indépendants du pouvoir législatif dans leurs champs de compétences respectifs.


-30-

>> Version originale et intégrale de la déclaration