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2 mars 2020Lettres et allocutions

Pour une parole et des actions respectueuses des peuples autochtones

Les mobilisations autochtones en soutien à la nation Wet'suwet'en des dernières semaines donnent malheureusement lieu à l’expression de préjugés et de stéréotypes concernant les peuples autochtones, dans les réseaux sociaux, mais également dans les médias traditionnels et dans les discours d’acteurs publics, souligne Philippe-André Tessier dans cette lettre ouverte.​

Montréal, le 26 février 2020 -  Les mobilisations autochtones en soutien à la nation Wet'suwet'en des dernières semaines donnent malheureusement lieu à l’expression de préjugés et de stéréotypes concernant les peuples autochtones, dans les réseaux sociaux, mais également dans les médias traditionnels et dans les discours d’acteurs publics. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse tient à dénoncer les propos discriminatoires, la propagation de stéréotypes et les incitations à la haine qui se retrouvent sur la place publique.

La Commission souligne que la Charte des droits et libertés de la personne protège toutes les personnes qui se trouvent au Québec de la discrimination et du harcèlement. Les actions citoyennes et les actions politiques ne peuvent justifier l’expression de stéréotypes, qui ont des impacts concrets sur la dignité des personnes.

La Commission rappelle, comme elle l’a écrit dans son rapport « Le choc collectif » publié en avril 1991 à la suite des événements d’Oka, « l’importance de résoudre le conflit par une négociation pacifique, la seule voie qui soit véritablement garante du respect des droits humains. Rechercher la paix et le respect des personnes ne peut être que bénéfique pour l’ensemble des citoyennes et citoyens à court terme et à long terme ». La Commission affirmait également dans ce rapport, et affirme toujours que « Ces moyens doivent nécessairement passer par l’éducation, une information la plus éclairée possible aux citoyennes et citoyens et la patiente négociation des revendications autochtones dans une commune recherche de justice. C’est la voie tracée par l’esprit de la Charte. »

Dans le Rapport final de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, publié en septembre dernier, le juge Jacques Viens stipule que « selon le traitement qu’ils leur réservent, les médias peuvent contribuer à réduire la méconnaissance à l’égard des Autochtones ou, au contraire, faire en sorte de cristalliser l’image négative qui leur est associée Il est donc de leur responsabilité d’informer adéquatement la population sur les réalités multiples des peuples autochtones, sur leur histoire, leurs cultures et leurs initiatives. »

La Commission encourage tous les acteurs de la société qui ont la chance d’avoir une parole publique, à prendre acte des recommandations du rapport de la Commission Viens.

Elle encourage plus largement la population à lire et distribuer l’ouvrage Mythes et réalités sur les peuples autochtones, qui vise à démystifier les enjeux, les réalités autochtones, et à endiguer les préjugés les plus tenaces à leur égard : www.cdpdj.qc.ca/storage/app/media/publications/Mythes-Realites.pdf


Philippe-André Tessier
Président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse


Cette lettre envoyée au journal Le Devoir est mentionnée dans l'article Des Peacekeepers en relève de la GRC?, publié dans l'édition du 29 février 2020.