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22 janvier 2025Nouvelles

L’itinérance : une responsabilité partagée par l’ensemble de la société

La Commission des droits a pris part aux 4es États généraux de l’itinérance qui se sont tenus à la fin novembre 2024. De l’exercice émane une déclaration commune en faveur des personnes en situation d’itinérance, d’exclusion sociale et de pauvreté.

Alors que l’itinérance gagne du terrain au Québec et que la problématique se complexifie, quelque 450 personnes d’une diversité de milieux ont participé aux 4es États généraux de l’itinérance qui se sont tenus à Québec à la fin novembre à l’invitation du Réseau Solidarité Itinérance du Québec. La Déclaration commune élaborée à l’issue de l’évènement vise à orienter les efforts du milieu afin de renverser la tendance en itinérance.

Constats et préoccupations

« L’itinérance est d’abord et avant tout un enjeu de société qui prend racine dans des facteurs structurels comme la pauvreté et l’augmentation des inégalités sociales », écrivent d’entrée de jeu les signataires de la Déclaration qui voient dans la situation actuelle « une manifestation radicale de la pénurie de logements sociaux, adaptés et réellement abordables. »

 

Alexandre Gallant, coordonnateur du Collectif de lutte à l’itinérance en Outaouais, parle de l’explosion de l’itinérance dans la région qui découle de la crise du logement. (Durée : 32 s).

La Déclaration relève notamment le manque d’options pour combler les besoins fondamentaux des personnes vulnérabilisées et l’invisibilisation de leur vécu singulier comme « des obstacles majeurs dans l’identification des besoins et l’accès à des services spécialisés, sécuritaires et adaptés. »

Elle souligne également que « les violations multiples de leurs droits qui surviennent largement dans l'espace public compromettent la sécurité et la dignité des personnes concernées.

 

Anouk Lussier, directrice générale adjointe de la Maison d’hébergement La hutte parle de l’importance de ne pas tourner le dos aux personnes en situation d’itinérance. (Durée : 49 s).

« Le sous-financement chronique du secteur communautaire et le manque de reconnaissance de son expertise » sont aussi en cause. Les signataires déplorent le fait que les solutions existantes (prévention et approche globale) même si elles font consensus ne sont pas suffisamment et équitablement déployées dans l’ensemble des régions.

L’absence de vision commune entre les parties prenantes impliquées dans la lutte à l’itinérance (gouvernements, municipalités, organisations publiques, privées et communautaires) est aussi identifiée comme une cause majeure du statut quo. On souligne des difficultés de collaboration et de coordination, entraînant des ruptures de services.

 

Alexandre Gallant, coordonnateur du Collectif de lutte à l’itinérance en Outaouais parle de l’importance pour toutes les parties impliquées dans la lutte à l’itinérance de travailler ensemble à trouver des solutions. (Durée : 44 s).

Vision du changement

Construire une société équitable et inclusive, où chaque personne trouve sa place et vit dans la dignité et en sécurité est au centre de la vision mise de l’avant. Pour ce faire, la Déclaration prône « un accès garanti à un logement et à un revenu décent, mais aussi l’accès à des soins de santé, à l’éducation et à l’exercice de la citoyenneté. » Plutôt que de simplement gérer les conséquences de l’itinérance dans l’urgence, on propose de miser sur la prévention et de s’attaquer à ses causes structurelles.

Ce défi, une responsabilité partagée dans l’ensemble de la société, implique que le réseau public, le milieu municipal et le secteur communautaire développent des réponses concertées et adaptées à la diversité des réalités vécues.

 

Paul-Antoine Martel, conseiller en relation avec les milieux à la Ville de Val-d’Or, décrit la situation de l’itinérance dans sa municipalité et parle du rôle que joue la Ville pour soutenir les personnes en situation d’itinérance et pour favoriser la paix sociale. (Durée : 1 min 48 s).

Des voies à suivre 

La Déclaration énonce une série d’actions et d’orientations à privilégier afin d’accroître le respect des droits et de la dignité des personnes en situation ou à risque d’itinérance. La reconnaissance du caractère fondamental du droit au logement, le développement massif de logements sociaux et communautaires et le droit à un revenu décent en font partie.

 

Véronique Laflamme, organisatrice communautaire et porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), explique que la mise en œuvre du droit logement est fondamentale pour lutter contre l’itinérance. (Durée : 1 min 18 s).

Afin de contrer l’itinérance, la Déclaration appelle à prioriser une approche globale soutenue par des investissements majeurs en prévention pour agir sur les causes structurelles du phénomène. L’accès universel et continu aux services essentiels intégrant des approches inclusives et culturellement sécurisantes doit être assuré.

Pour garantir l’exercice des droits et des libertés de toutes les personnes, les signataires réclament la fin des pratiques discriminatoires (profilages social et racial, judiciarisation) et le renforcement de la lutte contre la stigmatisation, les violences et la discrimination envers les groupes marginalisés et les personnes en situation de vulnérabilité.

Pour arrimer les interventions des différentes parties prenantes, ils revendiquent des plans d’action concertés incluant des engagements politiques transpartisans fermes. 

La reconnaissance et la valorisation de l’expertise du milieu communautaire et des personnes premières concernées de même que le financement adéquat et pérenne des organismes communautaires figurent également parmi les demandes.

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